1. 175 titres, dont 107 « nouvelles », auxquelles il faut ajouter ces 10 titres, où « nouvelle » se lit 9 fois en quatrième de couverture, dans le corps du texte, etc., de recueils sans étiquette terminologique : «Le mouvement des nouvelles est trop vif… » (N. Bluche, La Femme perpendiculaire, Ed. du Petit Véhicule), « Nouvelles rassemblées et présentées… » (E. Prévost, Les Carottes au Plaza), « Les personnages de ces nouvelles si proches de nous… » (L’Air du temps, Ed. Bérénice), 1 fois dans un recueil d’« histoires » : « La plupart des nouvelles… » (M. Cl. Calmus, Histoires de sac(s), Edinter), sans oublier ce recueil de B. Dutreurtre, Drôle de temps (Gallimard) qui a reçu le Grand Prix de la Nouvelle de l’Académie Française, 1997.
Remarque : « nouvelle » est bien le terme générique (voir ces titres : Contes fantastiques caribéens, nouvelles de G. Louillot, Ed. Ibis Rouge, Histoires de bêtes, nouvelles de R. Foulon, L. Wilquin – deux recueils, Pays mêlé de M. Condé et Le Talisman de M. Dib, sont réédités avec l’étiquette dans leur titre).
Toujours aussi peu de textes longs, qui dépassent la centaine de pages : Le Chanteur d’âme, nouvelle (Ed. du Rocher, 110 p.) de J. Cl. Bologne, Murmures, nouvelles (Ed. du Panthéon, 109 p.) de Gh. Ferguson, L’Indifférence, nouvelle(Talmart, 128 p.) de H. Perès. Toujours autant de recueils qui présentent un nombre de textes dépassant les 25 (10) : 27 (27 nouvelles pour insomniaques de H. et M. Meyer de Stadelbofen – « Les ultra courtes, je les ai baptisées de « novelettes » « ), 29 (Histoires du plaisir d’exister, Julliard, de J. P. Otte), 39 (Un dimanche anglais, nouvelles, Ed. du Rocher, de F. H. Fajardie), 45 (La Nuit des heures, nouvelles, Ed. Pierron, de R. Dalla Rosa), 50 (La Qualité du silence, nouvelles, Denoël, de M. Doma), 84 (Les Hors-venus, contes brefs, L’Harmattan, de J. Bensimon) et 100 (Cent nouvelles d’elles, Les Belles-Lettres, de Th. Séchan). La brièveté est annoncée dès le titre : chez J. Bensimon, chez M. L. Cazamayou (La Promenade au Gave et autres histoires courtes, J. et D. Ed.), dans le texte : « la nouvelle la plus courte est toujours la meilleure. Voici mon récit. » (Le Jour dans les cils, nouvelles, Ed. du Centre d’Art d’Ixelles, p.85, de J. L. Cornellie), dans ce titre de la collection : « Courts toujours », qui continue à paraître, dans la notice au verso : « Novelettes, petites nouvelles » (Six novelettes obliques, Le Talus d’Approche, de Cl. Javeau).
2. Le nouvelliste des années 1990 revendique, comme on l’a vu dans les années précédentes, la qualité de conteur : « Je sais depuis longtemps, depuis des années, que je ferai de cette histoire une nouvelle. Il me semble qu’elle a du sens, une chute. » (Fr. Salvaing, La Marée des siècles, Fayard, p.153), « Il faut que je vous raconte une histoire. » (L. Casale, L’Antre de Santa Regina et autres nouvelles, Lacour, p.49), « Mes histoires» (J. Mammouet, A hue et à dia, Encre Bleue, notice au verso), Histoires de sac(s) de M. Cl. Calmus, Histoires en gatinais de A. Canquil, Errances vers des chemins d’homme, histoires inédites de J. Ciné, Histoires montagnardes de Ch. Delval, Aux portes de l’insolite, contes et légendes de P. Maréchal (Dix histoires d’ amour, huit histoires insolites, cinq histoires étranges, dix histoires légendaires). Le conteur recourt au cadre : « Il s’interrompait alors, buvait lentement sa menthe à l’eau, avant de conter. » (J. P. Otte, Histoires du plaisir d’exister, p.26), « Va, mon gars, nous t’écoutons. » (M. Serres, Nouvelles du monde, Flammarion, p.36), se place dans une tradition : « Il était une fois… » (M. Cl. Calmus, ibid., J. Laugier, La Nuit imprévue, nouvelles, Coop Breizh), « Dédié à l’âme de Marcel Aimé (sic) « (A. Magnard, Nouvelles et récits, Lacour, notice au verso). A l’opposé, la nouvelle-instant (assimilée surtout au quotidien sentimental : voir ci -dessous) est rare, comme l’illisible nouvelle-nouvelle : « C’est très difficile de raconter une histoire parce que si l’on entre dans les détails on est trivial et si l’on n’y entre pas on est inconsistant. » (J. Fr. Bory, En effeuillant la marguerite, Deyrolle, p.54 – cette remarque avait été précédée d’une autre encore plus radicale : « …les nouvelles se dépouilleront, pour moi, de leurs origines de brèves histoires […] il est possible que, plus tard, dans très longtemps, je donne à nouveau un volume de nouvelles, et qu’elles n’aient de nouvelles que la brièveté. » ! ! !), Le Serpent irisé, trois orgasmes atroces et un autre, Bruxelles, de G. Compère (le summum de l’illisibilité…). Par contre, les exemples d’emploi abusif de « nouvelle » pour désigner des textes à la limite du récit, du poème en prose sont courants (9) : Retour à Liancourt, nouvelle, Ed. du Rocher, de A. Boudard (l’auteur revient trente ans après dans une prison où il a été incarcéré), Monts et merveilles, nouvelles fraîches, ibid., de R. G. Cadou, L’Arêne de Nîmes, nouvelles, ibid. de A. Fraigneux, textes, est-ce un hasard ?, posthumes), « G. Ferguson raconte dans Murmures, nouvelles, Ed. du Panthéon, sa propre histoire. » (notice au verso)
Quelques constantes, au rayon particularités :
- le jeu sur les termes : Cent nouvelles d’elle, Les Belles Lettres, de Th. Séchan (avec ce dernier texte : Sans nouvelle d’elle), Nouvelles du monde de M. Serres, Ordinaire café, nouvelles du zinc, Des Nouvelles des Vosges, Des Nouvelles de la ville.
- les rapports roman-nouvelle : D’une jetée à l’autre, récits et nouvelles, Ed. Jean Curutchet, de P. Dimech est en fait un roman ; le titre La Falaise de sable, nouvelles (6), Ed. du Rocher, de H. Haddad devient en deuxième page La Falaise de sable, roman.
- le recueil se veut comme une chronique : Cité des fleurs, H. B. Ed., de N. Berquet (une cité algérienne)
- le recueil se veut une suite : Philéenne de crédit, ibid., de J. Grégor continue Contes philéens, ibid. (1996), Le Maset des grands vents, nouvelles, Lacour, de J. Ch.et S. Lheureux continue Le Maset de cinq sous, nouvelles(1990).
3. Les nouvellistes tirent toujours, dans les mêmes proportions, leurs sujets des mêmes sources d’inspiration, avec cette année quelques particularités :
- un quotidien ordinaire : Voyages en ballon, quatorze nouvelles des stades, Ed. Lapeyronnie, de M. A. Lioua, Des Gens (des femmes) qui s’aiment, nouvelles, Grasset, de M. Fitoussi, Martinique d’hier…, nouvelles de Ed. Maced (avec usage du créole) ; Des gens, H. B. Ed., de Ph. Napolitano, L’Oeil nu, ibid., de B. Pignero (« On ne sait pas grand-chose de ces femmes et de ces hommes, pas même leurs noms parfois. Ce sont des rencontres. Que sait-on des gens qui vont lire ces quelques histoires ? Sont-ils très différents de ceux dont il est question ici ? », notice au verso), Ordinaire café, nouvelles du zinc, Rentrée des classes, Laffont.
- un quotidien particulier, toujours la grande source d’inspiration : Papa et autres nouvelles, Fayard, de V. Alexakis (« Les nouvelles répondent à des questions absurdes en apparence . Peut-on donner la définition d’un mot qu’on ignore ? Ou encore peut-on perdre son emploi à la suite d’un but marqué sur coup franc par Michel Platini ? », notice au verso), Drôle de temps de B. Duteurtre, Le Franchissement et autres nouvelles, Ed. Le Mot de Passe, de G. Ferry, Absent pour la nuit, nouvelles, Libris del Trabucaire, de D. Goupil, Un bateau blanc, suivi de Le Bonheur arrive. Vies en attente de J. Martineau, Histoires du plaisir d’exister de J. P. Otte, Trois minutes de soleil en plus, nouvelles, La Table Ronde, de X. Pattier – un quotidien qui verse dans le morbide : Nocturnes, nouvelles, V. Hamy, de A. Gobry-Valle, Il y avait quelque chose dans le noir qu’on n’avait pas vu, nouvelles, Julliard, de Th. Gunzig (Elle mettait les cafards en boîte, Le Soleil avait du savon dans l’oeil. Mais d’où vient ce foutu courant d’air ?) – un quotidien qui s’évade dans l’exotisme : De cave et d’écume, nouvelles, L’Harmattan, de F. Mussard (collection « Lettres de l’Océan Indien »), Nouvelles du monde, Flammarion, de M. Serres (Japon, Cambodge, Canada, USA) : « Vois-tu, comme je le vois, le nouveau jardin d’Hiroshima ? », p.83)
- un quotidien social, qui, en cette année, intéresse plus de monde : Cité des fleurs de N. Berquet (le regard d’une Algérienne sur les HLM : « …le reste de la cité regardait Terminator à la télé. », p.103), Terre natale, nouvelles, Ed. Les Ecrivains Réunis, de P. S. Boutsendi (un Congolais), Histoires montagnardes de Ch. Delval (les paysans), Contes fantastiques caribéens, nouvelles de G. Mouillot (=l’âme antillaise, avec usage du créole – rien de fantastique : « C’était l’époque où le nègre travaillait sans arrêt pour le « Biki » sur les habitations. », p.29), Le Lapin de Quillot, nouvelles, Les Presses du Midi, de P. Pfeiffer (les paysans : « Au début était un village. », p167), Tout dépend de Dieu, nouvelles africaines, L’Harmattan, de M. Téodosijévic, Faims de siècles, nouvelles, Ed. du Passant (textes de D. Daeninckx,de B. Pouy)
- un quotidien actualisé les années 90 en particulier), qui, lui aussi, en cette année, intéresse beaucoup de monde (avec comme particularité que beaucoup d’étrangers trouvent refuge dans l’édition française) : Rimbaud et le CAC40, Le Dilettante, de J. P. Cescosse (« En ce temps-là (les années 80), les cigarettes étaient bon marché, et les capotes relevaient de la paléontologie. », « T’as vu les Guignols, hier soir ? », p.26, 35), Isaac était leur nom, nouvelles, de H. Cohen Hadria (les Juifs dans les années 40), La Galaxie de l’absurde, nouvelles, L’Harmattan, de I. Y. Elm, un Somalien : « Cette femme déambulait entre les ruines, les femmes et les paysages violés. », p.47), dans les recueils de F. H. Fajardie (3 titres : Un dimanche anglais, nouvelles, Cendres et sang, nouvelle, Ed. du Rocher, Retour à Zlin, nouvelles, Les Belles Lettres), Nuit blanche et journées noires, nouvelles de A. Gautron (Trilogie de la haine ordinaire), Le Guetteur, nouvelles, L’Harmattan, de H. Mouhab (« C’était en novembre 1953. », p.101), Le Baiserde L. Sebbar (l’Algérie), Cent nouvelles d’elle de Th. .Séchan (« Le jeudi 10 janvier 1996. », p.204), L’Air du temps(« Cette anthologie se veut une riposte au silence organisé à l’égard des jeunes écrivains contemporains. »), Cinq nouvelles pour la solidarité (textes de J. P. Andrevon, L. Sebbar, J. Cl .Izzo)
- le singulier (lorgnant souvent vers l’étrange, le fantastique, à la limite parfois de l’abscons) : Le Hors-vent, contes brefs de J. Bensimon (« Avec un marteau que j’emportai, je brisai le plus discrètement possible, la vitre me séparant d’autrui. Mais, aussi extraordinairement que cela puisse paraître, elle se refermait aussitôt. », p.218), Un et autres mécomptes, nouvelles, Ed. du Choucas, de D. Bouillot (un homme reçoit du courrier du Paradis), L’Inventeur de paraboles, nouvelles, L. Wilquin, de C. Bucciarelli (« Ma disparition me fit éprouver un émoi intense. Je peux dire qu’il s’agit là de l’événement essentiel de mon existence. Je m’aperçus de mon absence peu de temps après mon retour du travail. », p.37), La Diva dans l’abîme – suivi de Retour à l’empire de lumière, nouvelles, Ed. du Rocher, de J. Chaboud, Le Goût de l’ombre, nouvelles, Actes-Sud, de G. O. Châteaureynaud (Qui-conque : une variante de King-Kong), Errance vers des chemins d’honneur, histoires insolites de J. Cini, Je suis le gardien du phare et autres récits fantastiques, Corti, de E. Faye (Tandis que roule le train : un homme vit dans un train), Melchior, récits imaginaires de A. Gilbertas (La Machine à remonter le temps), Philéenne de crédit de J. Grégor, La Falaise de sable, nouvelles de H. Haddad (Chasse aux lièvres dans la région des moutons, Une corde de pendu nouée avec les dents d’un cheval mort), La Nuit improvisée, nouvelles de J. Laugier (« Il était une fois un sculpteur qui ne sculptait pas. », p.111)
- un quotidien sentimental, très présent : Ogres et autres contes de M. Cerf, La Clémence de Neptune, nouvelles, Ed. du Rocher, de Ch. Combaz, N’écris plus jamais mon nom, nouvelles, Gallimard, de M. Condroyer (« Que s’est-il passé ? Je n’arrive pas à comprendre. Nous étions heureux dans un lieu superbe, tu disais te sentir bien. Nous n’avons eu aucune dispute, et tu es parti si brusquement. », p.123), Les Jours de la barque, récits, Le Temps qu’il fait, de Ch. Estèbe, Ruptures, récits, Ed. du Petit Véhicule, de P. Hamelin, La Jardinière des ombres, nouvelles, La Bartavelle, de A. Jaumin (« Ce mince espace qui sépare Elle de Elle. », p.10), L’Angle de vue, nouvelles, Ed. de La Différence, de Ph. Jones (« Jacques était de ceux qui avaient lu Lolita. », p.83), La Grenadière, nouvelles, Gallimard, de D. Mainard, Troisième sous-sol, nouvelles, Ed. du Rocher, de H. Marsan (« J’étais en train de me perdre de vue. », p.35), Paris-Barcelone, nouvelles, Ed. N et B, de P. Petit, L’Indifférence, nouvelles de H. Perès, Pourquoi ?, nouvelles, L’Arpenteur, de A. Spiess (« …il a cessé de parler à la naissance de sa sœur. », p.16)
- une nouvelle régionale, qui recueille de plus en plus les suffrages (12 fois) : L’Arbre de Santa Regina et autres nouvelles de L. Casale (la Corse), Fatoumata la Berrichonne, nouvelles de Cl. Chanand (le Berry), Où le fleuve écrit l’histoire et autres lettres de Loire…, Siloë, de J. Glaziou et Aux portes de l’insolite, contes et légendes de P. Maréchal (la Loire), J’ai fait mes contes, nouvelles de Dieppe et du pays de Caux, Ed. Bertout, de A. Guillot, Contes et nouvelle de l’envers, Glénat, de J. M. Jeudry (la Savoie), Le Maseret des autres vents, nouvelles de J. Ch. et S. Lheureux (la Provence – Les Chèvres de M. Seguin), A hue et à dia de J. Malluret (l’Auvergne), Nouvelles et récits autour de Montségur, Lacour, de A. Maynard, Des nouvelles des Vosges, Histoires et nouvelles de la Vendée.
1997 voit un certain retour du fantastique :
- – un fantastique traditionnel : Fin d’après-midi, nouvelles fantastiques, Ed. de la Voûte, de J. P. Andrevon, Le Miracle de la neige, nouvelles, Ed. Pierron, de P. Borghero, Le Diable des Treize vents, nouvelles, Ed. des Chats Noirs, de J. Fournier, Les Portes de l’au-delà, recueil de nouvelles fantastiques de M. Lotty, Le Fantôme de Montmajour, contes et nouvelles de A. Pautus, Coups de plumes, Bruxelles fantastique, Devillers.
- – un fantastique insolite : Echos, récits, Le Bruit des Autres, de M. Lamart
- – un fantastique allégorique : Contes des quatre saisons de M. Larrère, Contes de l’autre face ou l’envers des destins, L’Harmattan, de Fr. Lugassy, Nouvelles enfantines, Ed. La Bruyère, de L. Vivaldi
- – remarque : la science-fiction est toujours à la traîne : Corps-machines et rêves d’anges, récits de science-ficton, Hull, Vent d’Ouest, de A. Bergeron, Contes fantastiques, Dualpha, de Ph. Randa (malgré l’étiquette), Fenêtres sur l’ailleurs (Brèves, n°52), ) – comme l’érotisme : Contes pour petites filles criminelles, Ed. Blanche, de N. Monfils, Aimer en d’autres lieux, nouvelles, Flammarion, de S. Roumette, Six novelettes obliques de Cl .Javeau.
1997, par contre, est une bonne année pour :
- – le policier (surtout en collectif) : Fin de parcours, nouvelles noires, Hamy, de M. Tabachnik, Succès damnés, nouvelles, L. Wilquin, Villefranche.Ville noire et Neuf morts et demi, Zulma, Douces et amères, nouvelles noires, Fleuve Noir, Noires de pau, volume 2, nouvelles noires, La Cambuse du noir, année 1997
- – le rire :
- – le plaisant : Histoires en gatinais de A. Cauquil, Fatoumatala la Berrichonne, nouvelles de Cl. Chanard, Le Jugement de Malosson et autres nouvelles de R. Collas, Les Carottes du Plaza de E. Prévost
- – le farfelu, l’humour noir : Le Coq, nouvelles, Méréal, de D. Apruz, La Femme perpendiculaire de N. Bluche (Les Sacs poubelles ont-ils une âme ?), Nossa, de J. L. Coudray, La Scène usurpée, nouvelle, Ed. du Rocher, de J. Jouet (pendant une représentation théâtrale, un inconnu prend la place d’un acteur et le public ne se doutera de rien), Le Cadavre et la contrebasse, nouvelles, Méréal, de H. Mestron, 27 nouvelles pour insomniaques de H.et M. Meyer de Stadelbofen
- – le fantastique insolite : La Droite amoureuse du cercle, récits, Ed. Autrement, de D. Nordon (p.78 : on invente pour un concours la « nouvelle fractionnelle »), Vous avez dit étrange ? (nouvelles), Debresse, de L. Puel
- – la fantaisie littéraire : Le Chanteur d’âmes, nouvelle, Ed. du Rocher, de J. Cl. Bologne (où Sherlock Holmes rencontre Goldfinger), Histoires de sac(s) de M. C. Calmus (« le Petit Chaperon Blanc »), La Qualité du silence, nouvelles de M. Dorra (« L’idée vint alors à Rastignac de sortir de la Comédie Humaine » , p.1, Borgès tango, Qui a tué Lewis Carrol ? = Alice), Les Nouvelles Lettres de mon moulin, Climats, de J. Michée (La Dernière chèvre de Jean-Louis Seguin).
5. La vie de la nouvelle en 1997, c’est encore :
- des collections, qui, à l’exception de « Nouvelle » aux Ed. du Rocher (10 titres – un éditeur qui se lance en plus dans l’édition de recueils : H. Haddad, F. H. Fajardie) vivotent : un titre chez Alfil (Clin d’œil à la nouvelle 1997) – on signalera encore ces deux titres parus chez Edinter : M. C. Calmus, M. Ruppi-Courseaux, Traversées, nouvelles, qui figurent dans « Côté Court s» (14).
- des collectifs (en bon nombre : 22), dont 7 policiers, et plusieurs nés de concours (Prix du Jeune Ecrivain 97, Le Monde, Le Parfum de l’encre, Ed. Orion, Nouvelles Prix Pégase 97)
- des anthologies : une scolaire : Nouvelles du XXe siècle, Classiques Hatier « Œuvres et Thèmes 74 » (D. Goupil : choix très discutable avec pour les seules années de la fin du siècle : R. Detambel ?, S. Germain !, D. Goupil !) – deux « classiques » : Trésors de la nouvelle de la littérature française XVIIe-XIXe siècles, Les Belles Lettres, 2 vol. (C. Meyer – meilleur choix pour le XIXe siècle que pour les précédents), Contes fantastiques de Noël, Librio 177 (X. Legrand-Ferronnière – 4 textes étrangers sur 12, dont un seul du XXe siècle) et Les Meilleures nouvelles du pays de la Loire, Siloë, 3 vol (J. Glaziou, le rédacteur en chef de la revue Harfang – XIXe-XXe siècles : de Balzac à D. Sallenave – choix très judicieux)
- des rééditions : Rue du soleil, Les Publications de l’Olivier, de Fr. Bernardi (1985 + 5textes), Pays mêlé, nouvelles, Laffont, de M. Condé (1985), Contes pour petites filles criminelles de N. Monfils (1983, 10 textes, 2 supprimés, 2 ajoutés), Douce-amère, onze nouvelles, Le Dilettante, de M. Pons (1985 – précédé de « De la nouvelle en général et des miennes en particulier », p.7-8), Eros Zéros, La Musardière, de J. Aeply (1972 – un des meilleurs recueils de nouvelles érotiques passé, hélas !, inaperçu), Histoires de vertige, nouvelles, Fayard, de J. Green (1984), Le Talisman, nouvelles, Actes-Sud, de M. Dib (1966), L’Enfant aveugle, Entre hiver et printemps, contes et nouvelles, Slatkine, de S. Corinna Bille (1955, 1967, 1980), Le Rouet des brumes, Séguier, 1901, de G. Rodenbach – un florilège : Nouvelles d’arrière-garde, Le Livre de Poche 14159, de J. P. Giraudoux (=Le Mauvais charme, nouvelles, 1957, Le Pays sans chemin, 1959 ) – parution de textes posthumes : R. C. Cadou, Monts et merveilles, nouvelles fraîches, Ed. du Rocher (inédits de 1943-1944), A. Fraigneau : L’Arène de Nîmes, ibid.
- des revues : Harfang qui devient revue de littérature au lieu de – et c’est dommage – revue de la nouvelle (n°12 : Nouvellistes de l’Ouest, n°13), L’Encrier Renversé (n°34, 35, 36/37 : la revue devient – et c’est dommage- l’organe des concours de nouvelles en France), Nouvelle Donne (n°12 : 20 nouvellistes québécois avec l’Evolution de la nouvelle au Québec, p.18-22, n°13, 14, 15), XYZ, la revue de la nouvelle (n°49-52), Brèves. Actualité de la nouvelle (n°51, n°52 : Fenêtres sur l’ailleurs, n°53)
- des ouvrages critiques (5) : J. P. Aubrit, Le Conte et la nouvelle, Colin, « Cursus », 191 p. (une bonne synthèse à destination des étudiants), La Nouvelle québécoise au XXe siècle de la tradition à l’innovation, Nuit Blanche éditeur, de M. Lord et A .Carpentier, L’Art de la nouvelle, n °hors-série d’Ecrire aujourd’hui, « La Nouvelle : splendeurs et misères du court, Contre-Vox, n°4 – dans la presse : « Sur le front de la nouvelle », Lettres Québécoises, n°87, p.14-17, « Histoires courtes, idées neuves « , Télérama, 21 mai 1997, H. Biancotti, « Eloge de la nouvelle », Le Monde, 26 juin 1997
- ces disparitions : A. Bosquet, L. Dubrau, P. Gascar, Cl. Roy, R. Topor
6. Qui sont ces nouvellistes de l’année 1997 ?
- des nouvellistes par tempérament (surtout en cette année) : J. P. Andrevon, G. O. Châteaureynaud, F. H. Fajardie, R. Grenier, H. Haddad, C. Lambrichs, H. Perès, L. Sebbar
- des nouvellistes qui confirment : D. Goupil, J. Grégor, Th. Gunzig, D. Mainard
- de nouveaux noms : E. Faye, J. P. Otte, A. Spiess
- des noms connus qui se mettent à la nouvelle : M. Serres, Y. Simon (un chanteur), et qui bénéficient de ce fait d’une publicité que ne connaîtront jamais les nouvellistes précédents (totalement injustifiée dans le cas du second)
- des nouvellistes qui se mettent à récrire : M. Condroyer, J. Jouet, M. Lamart, S. Roumette, Fr. Salvaing
- du point de vue de l’édition, rien ne change (pourquoi d’ailleurs ?) : la misère chez les « grands » éditeurs : Gallimard (4 titres), Grasset (3), Fayard, Laffont, Julliard, Flammarion (2), les auto éditions (18), plus de quatre-vingts pour cent de la production chez les « petits » éditeurs – avec un bel appui de certains : Lacour (4), L. Wilquin en Belgique (5), H. B. Ed. (6), L’Harmattan (10), Ed du Rocher (12)
- Remarque : on peut s’interroger sur les prix pratiqués par les auteurs auto-édités : Danse, danse ! Flora, nouvelle de J. Profit coûte 100F pour 90 p., Ordinaire café, nouvelles du zinc, 75 F pour 79 p.
7. Coups de cœur :
- G. O. Châteaureynaud, Le Goût de l’ombre, nouvelles, Actes-Sud (10)
- R. Grenier, Quelqu’un de ce temps-là, nouvelles, Gallimard (8)
- J. Jouet, La Scène usurpée, nouvelle, Ed. du Rocher (1)
- Ph. Napolitano, Des gens, H. B. Ed. (14)
- J. P. Otte, Histoires du plaisir d’exister, Laffont (30)