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4. L’année 1996

1. 177 titres, dont 110 « nouvelles », auxquels il faut ajouter 24 autres, dont 13 où « nouvelle  » se lit en quatrième de couverture (« …nouvelles si passionnantes « , R. Tauzin, Histoires oubliées, La Voix du Nord), 4 qui s’inscrivent dans une collection de nouvelles (J. Fulgence, Pour la Saint-Ravaillac, H. B. Ed.), 1 qui a recu un prix de la Nouvelle (A. Kews, Le geste manqué de l’amant, L’Age d’homme, Prix Prométhée de la nouvelle) et 7 nantis de l’étiquette composée de « contes et nouvelles  » – soit un total effectif de 130 « nouvelles ».

Remarque : « nouvelle » coiffe toujours les autres termes : Histoires de nos villages25 nouvelles (France-Loisirs); « nouvelle « apparaît cette fois dans le titre de la réédition du recueil de M. Schneider, Aux couleurs de la nuit (A. Michel, 1955).

 

2. Si l’on excepte 2 longues nouvelles (1 de 101 p.in Fr. Bouchut, Galeries, nouvelles, Arts Graphiques Editeur), 1 de 142 p. in J. Vartet, Zone interdite, nouvelles, Ed.du Rocher), la briéveté est toujours de mise (le nombre de textes par recueil est cependant moins élevé en cette année : 8 de plus de 25 titres, dont 40 in P. Bourgeade, Cybersex et autres nouvelles, Ed. Blanche, 48 in D. Zimmermann, Nouvelles du racisme ordinaire, Le Cherche-Midi).-par contre, nombreux sont les recueils qui tournent autour de la vingtaine de textes. L’intention est annoncée dès le titre : La Nuit des privilèges, nouvelles brèves, L’Age d’Homme, de M. Cl. Vincent, au verso : « collection de nouvelles brèves « , Paysages changeants, Le Castor Astral, de Cl. Mouthe, exprimée indirectement dans ces mots du titre : En mémoire de lit, brèves d’amour 2, Gallimard, de L. Janvier, Petites fêlures, Script, de Cl. Bourgeyx, Sur les chemins du désert, historiettes, de J. Alquier, affirmée par les auteurs mêmes : »Il entreprit, au moyen de récits courts [26] de lui parler. », A « Elle « , nouvelles, Ed. Sol’Air, de M. Adam, »Ecrire de courtes nouvelles est difficile », N°l à la campagne et autres nouvelles de D. La Marnière, affirmée par des éditeurs, puisque les Ed.du Rocher lancent une collection de nouvelles brèves (chaque volume ne comprend qu’une nouvelle, qui tourne autour de la cinquantaine de pages) : voir point 5 – sans oublier le titre de cette autre collection chez Hachette Jeunesse « Court toujours « : voir point 5.

La nouvelle raconte toujours une histoire (la pratique de la nouvelle-instant reste trop accidentelle pour être prise en compte).

 

3. L’intention est avouée dès les titres : Histoires oubliées de R. Tauzin, Histoires de nos villages, 25 nouvelles – toute l’ambiguïté terminologique de cette fin de siècle, et au-delà de tout le XX° siècle, se trouve dans ce titre de Fr. Lison-Leroy, Histoires de Petite Elle, récits, L. Wilquin, puisqu’il s’agit de treize « instantanés « d’une vie ! L’intention est encore plus évidente dans les préfaces ou autres notices : « Chacune de ces nouvelles raconte une histoire. », Les Funambules, nouvelles, Gallimard, de A. Bello, « Toutes ces histoires… », L’Ouvre-boite, L’Aire, de Eugène, « Puisque cette histoire touche à sa fin », « Cette histoire assez obscure, compliquée et peu vraisemblable, se déroule à Londres. J’en ai été finalement le témoin direct et fidèle. », Le Dessert indien, Le Seuil, p.174, 189, de M. Lacaze, « L’histoire, pour le moins curieuse, que je vais vous raconter. », Le Livre du destin, nouvelles, Fura Terra, p.11, de L. Montanari, « Ca m’a fait bizarre de raconter cette histoire. », Plusieurs vies, récits, Gallimard, p.132, de O. Rachid. Et de s’inscrire dans une tradition : « Il était une fois un terrain vague où il y avait des sables comme sur les plages. », Lucarne, nouvelles, Le Serpent à plumes, p.92, de Raharimanana, « Dans la tradition française existent des conteurs. », Contes d’automne, H. B. Ed., notice au verso, de B. Saxel, « Ils vécurent malheureux, et eurent beaucoup d’enfants qui peuplèrent les tripots de la province. », Histoires oubliées, p.46, de R. Tauzin – avec parfois ce recours au cadre : « Vous devinez, ou je raconte? Tous en choeur : « Raconte ». », Pense à Tolstoï, nouvelles, Flammarion, p.142, de C. Vigourt, « Racontez-nous où, et comment vous l’avez dénichée […] C’est une bien longue histoire, dis-je lentement, en devinant que mon public, malgré l’heure avancée, ne résisterait pas aux plaisirs que ne manquait pas de procurer, en ces temps insignifiants, dans ces ternes villes de garnison, tout récit aux allures quelque peu étrangères sinon étranges. », Raphael et Laetitia, romansonge, Alfil, p.12, de V. Engel. A l’opposé, « nouvelle  » qualifie à nouveau de manière abusive des recueils (6) avec des textes à la limite du récit, de la chronique,etc. : « Certaines de ces nouvelles sont rigoureusement autobiographiques. », Grand-mère Ty Glaz ou Marie-Jeanne Gal (nouvelles), Sol’Air, note de l’auteur, de P. Le Gall, tandis que la nouvelle-nouvelle n’intéresse plus que des Québécois : L’Immense fatigue des pierres, biofictions, XYZ, de R. Rolin.

Au rayon particularités, les constantes restent les mêmes, mais moins apparentes qu’au cours des années antérieures :

  • le jeu sur les termes dans les titres : Vous m’en direz des nouvelles, recueil de nouvelles de P. Béarnais, Nouvelles du pays, nouvelles, La Bartavelle, de J. P. Guinard, Nouvelles du racisme ordinaire, de D. Zimmermann, Nouvelles maritimes, Concarneau, et ce curieux titre, mais sibyllin, qui regroupe trois nouvelles policières : Nouvelles en forme de bérêt basque, Ed. Antimoine.`
  • les rapports entre roman et nouvelle, tranchés chez A. Stil : « Tous sujets qui ne sont pas romanesques et que seule la nouvelle peut traiter. » (La Neige fumée, nouvelles, Grasset, notice au verso), ambigus chez V. Engel avec cette étiquette de « romansonge  » (Raphael et Laetitia) pour une nouvelle de 84 p… publiée dans une collection de nouvelles.
  • le recueil-ensemble : « Six recluses enchaînées. Six captives d’un monde. »(Captives, nouvelles, postface, de G .Galas), Paysage changeant de Cl. Mouthe (Double jeu – Double jeu suite – Double jeu suite et fin), Contes des jours d’imagination, Bruxelles, D. Devillez, de Y. Wellens (Le Recours aux mots – Au voleur!aux mots – L’Année noire – Traits noirs), Une Petite noce gascogne, nouvelles enchevêtrées de A. Quillon; les nouvelles se déroulent dans un même lieu, « Derdel » (Contes philéens, H. B. Ed., de J. Grégor), font intervenir de mêmes personnages (six in Solitude des plantes, histoires, Le Temps qu’il fait, de P. Commère); le personnage récurrent d’un écrivain in Pense à Tolstoï, nouvelles de C. Vigourt), le recueil se présente comme une partie d’un cycle : Tango pour le cinquième acte, nouvelles, Flammarion, de C. Fleishman (après les recueils de 1992, 1994, 1995), En mémoire de lit, brèves d’amour 2 de L. Janvier (après Brèves d’amournouvelles, 1993) – à noter, chez certains, l’intention – assez inutile – de mettre en évidence l’idée de « recueil » : Clone, recueil, Buchet-Chastel, de G Baudouin, Vous m’en direz des nouvelles, recueil de nouvelles, de P Béarnais, Les Fantômes ne meurent qu’une fois, recueil de nouvelles de Th. Primann et T Baran.

 

3. Les nouvelles exploitent toujours, dans les mêmes proportions, un sujet grave, inscrit dans un contexte réel :

  • un quotidien ordinaire : « Il entreprit […] de lui parler non des exploits des glorieux assassins de l’histoire, mais des actes, des rêves, des peines, des angoisses des humbles, des gens ordinaires dont il se sentait solidaire. » (M. Adam, A « Elle », nouvelles, introduction), Tango pour le cinquième acte, nouvelles de C. Fleishman (Portrait de l’Artiste rue Saint-Antoine, un jour et ailleurs d’autres jours)
  • un quotidien particulier, la grande source d’inspiration : Nains de jardin, B. Campiche, de J. Et. Bovard, Sortie des artistes, nouvelles, L. Wilquin, de R. Montal, Un Habit chasse l’autre, nouvelles, L’Age d’Homme, de J. P. Pellaton, Espèces d’individus, nouvelles, La Bartavelle, de J. Rambaud, Présent et autres orifices, nouvelles, Le Serpent à plumes, de O. Saison (« Que les morts se taisent, j’ai une sombre histoire à leur raconter. », p.75), Je sers à quoi?, Le Castor Astral, de G. Vidal, un quotidien qui vire au morbide : Nues, nouvelles, Fura Terra, de H. Prince, qui s’évade dans l’exotisme avec son « spécialiste  » : Concession 126, nouvelles, Ed.du Rocher, de J. L. Coatalem, qui met au premier plan les homosexuels : Plusieurs vies, récits de O. Rachid, le monde des Juifs : Tango pour le cinquième acte, nouvelles de C. Fleishman (« Alex Boulganeff était preneur de portefeuille à l’entrée du yiddisher teater. », p.19), Violons et fantômes de J. P. Katz (« …l’important était partout où il fallait, qu’un violoniste jouât pour les Juifs de ce temps-là. », « Depuis l’âge de six ans, Joshua attendait le Messie, personnellement. », p.41, 107)
  • un quotidien social, qui n’intéresse pas grand-monde : Bruits et terre et voix d’eau, contes, nouvelles et satires de Le Petit-Blois (Des clous pour un clochard), Lucarnes, nouvelles, Le Serpent à plumes, de Raharimanana (« C’est la nuit. Il y a un cadavre près du bac à ordures, il y a des chiens qui creusent, creusent avec leurs pattes décharnées. », La Femme cessa de pleurer et ouvrit le ventre de son enfant mort. », p.59, 169)
  • un quotidien actualisé, qui a ses adeptes, français : F. H. Fajardie (La Lorette hallucinée, nouvelles, La Table Ronde), V. Ravalec (La Vie moderne, nouvelles, Le Dilettante – J’ai Lu 4842 – le premier texte raconte l’histoire d’un S. D. F. qui se porte candidat aux élections présidentielles contre Chirac!), M. Villard (Rouge est ma couleur, nouvelles, Rivages Noir n° 239), D. Zimmermann (Nouvelles du racisme ordinaire) et d’autres, francophones (pour la plupart africains) : M. Achour (A perte de mots, nouvelles, L’Harmattan – « Il suffisait que je repense à Rachid – et les mauvaises nouvelles qui affluaient chaque jour de là-bas m’en donnaient hélas, de fréquentes occasions. », p.43), L. Sebbar (La Jeune fille au balcon, Le Seuil), A. A. Waberi (Cahier nomade, nouvelles, Le Serpent à plumes) – avec parfois un retour à l’époque 1940-1945 : J. Vartet (Zone interdite, nouvelles – « Les haut-parleurs du docteur Goebbels n’avaient rien promis aux pacifiques Belges et aux Néerlandais. », p.239)
  • le singulier, toujours bien représenté et toujours à la frontière du fantastique : Nocturnes, H. B. Ed., de D. Arsand, Le Dessert indien, nouvelles, de M. Lacaze, Le Parfum des belles de nuit, nouvelles, Sépia, de X. Orville (« Manifestement c’était quelqu’un qui n’avait jamais rêvé sa vie. », p.19), Le Livre du désir, nouvelles de L. Montanari (sous le signe de Borgès : « …comme le soulignait Borgès. », p.21), Contes des jours d’imagination de Y. Wellens.
  • un quotidien sentimental : « Face au néant, il n’y a que l’attachement à l’autre, proche et différent – c’est l’amour durable ou le néant. Et le secret de l’amour durable, c’est la tendresse inventive. » (La Tendresse inventive, contes pour Laurence, Gallimard, de J.de Bourbon-Busset), « Ma chambre est un cerveau libre, sans jugement. » (Le Monde d’en face, nouvelles, Ed.du Rocher, p.122, de M. Bulteau), « J’ai commencé à mourir un vendredi de septembre, en fin d’après-midi. » (Le Seuil des choses, récits, Gallimard, p.81, de G. Coupet), Raphael et Laetitia, romansonge de V. Engel, Les Débuts difficiles de l’écrivain Nathan Typpesh, nouvelle, Ed.du Rocher, de A. Gerber, En compagnie des femmes, Le Dilettante, de E. Holder, Requiem en pays d’Auge, nouvelleibid., de J. Leroy, Les Ravins de l’exil, contes barbares, Présence Africaine, de A. Tiddis.
  • une nouvelle régionale, où se retrouvent les tendances précédentes : Suite provençale, nouvelles, La Table Ronde, de J. Contrucci (« Voici le peuple de Marseille, de la Provence, romanesque, imaginatif, parfois excentrique, toujours enthousiasmant. », notice au verso), Grand-mère Ty-Glaz ou Marie-Jeanne (nouvelles) de P. Le Gall et Nouvelles maritimes (la Bretagne), Histoires oubliées de R. Tauzi (la Normandie).

1996 est une année en demi- teinte pour le fantastique :

  • un fantastique traditionnel au sens le plus large où émergent ces deux titres : Les Ormeaux, nouvelle, Ed.du Rocher, de G. O. Châteaureynaud, La Jeune fille au sablier, nouvelleibid., de M. Schneider
  • un fantastique insolite : « Je m’appelle Jonas, et c’est moi qui ai mangé la baleine. » (La Femme momentanée, H. B. Ed., notice au verso, de J. Simon)
  • un fantastique allégorique : « Le continent philéen n’est nulle part, mais nous le connaissons. » (Contes philéensibid, notice au verso, de J. Grégor)

Pour la nouvelle policière : Sherlock Holmes revient, Bruxelles, Lefranc, de A. P. Duchâteau

Pour la nouvelle érotique : du bon (Cybersex et autres nouvelles, de P. Bourgeade) au pire (Mes Vénéneuses, nouvelles, Séguier, de I.de Saint-Pierre, avec pourtant une notice de A.de Pieyre de Mandiargues et une couverture de Manara).

Remarque : ces types sont toutefois à la mode puisqu’ils font l’objet de collectifs et de numéros spéciaux de revues : voir ci-dessous.

Par contre, 1996 voit un certain retour de la science-fiction, signé de plusieurs « has been », genre délaissé depuis tant d’années, avec cette réserve que certains recueils mêlent fantastique et science-fiction ) : Manuscrit d’un roman de science-fiction trouvé dans une poubelle, Encrage, de J. P. Andrevon, L’Empereur des rats, E. C. Ed., de M. Cury (« En cette année 2039, pour celui qui s’y serait risqué, la traversée de la France était une désolation. », p.54), Les Rapiéceurs du néant, Alfil, de D. Walther, Hurlegriffe, nouvelles de J. Wintrebert (avec une préface de M. Jeury) et une anthologie, Genèses (J’ai Lu 4279), qui regroupe anciens (Fr. Carsac, E. Vonarburg) et nouveaux noms français ou québécois, due à Ayerdhal (né en 1959), qui ne cache pas ses intentions de rompre avec la nouvelle politique de science-fiction des années 70-80 : « Il ne fait aucun doute que les ouvrages des années 60 et 70, voire 80, composent un patrimoine francophone de science-fiction, mais l’inspiration de leurs auteurs et les modes de narration employés en font surtout un patrimoine franco-francophone. […] Aujourd’hui, s’il est toujours possible d’identifier culturellement un texte par certains idiotypes, il devient aventureux pour ne pas dire réducteur de cataloguer les ouvrages par nationalité. La science-fiction ne se contente plus d’être apatride, elle ressortit au patrimoine de l’humanité, qu’on l’écrive en anglais ou en français. » (p.10)

L’année 1996 voit également la présence, réjouissante, du rire, du farfelu, de l’humour noir : Vous m’en direz des nouvelles, recueil de nouvelles de P. Béarnais, L’Ouvre-boite de Eugène, Clone, recueil de G. Baudouin (« En ces temps de turbulence, il arriva que la terre basculant sur son axe se mit à tourner à l’envers. », p.91), Tango pour le cinquième acte, nouvelles de C. Fleishman, Pour la Saint-Ravaillac de J. Fulgence (« Qui a lu cette nouvelle « Notre pain de chaque jour » dans le dernier numéro d’Afférences? questionna soudain François-Huges. – Moi, fit Jean-Léopold. Un texte bidon. Du vent. Ce genre de tentative simpliste de récupération de l’Autre dans les formes du Même donne la nausée. – Qu’est-ce que ça raconte? demanda Pierre d’une toute pette voix.- Tu veux parler de la projection épinarrative du schême idéisant?- Oui…je suppose que oui… Pierre n’était qu’en première année de Philo Supérieure. », p.78-79), Conte de fées à l’usage des moyennes personnes, J. J. Pauvert, de B. Vian (Livre de Poche 14696) – ce sont encore ces exemples de fantaisie littéraire (disséminés dans une douzaine de recueils) : deviennent des personnages de nouvelles les auteurs de science-fiction G. Klein, J. Goimard dans Fantastique et science-fiction (J. P. Andrevon, Manuscrit d’un roman de science-fiction trouvé dans une poubelle), Borgès dans La Revendication (d’après Jorge Luis Borgès) (P. Bourgeade, Cybersex et autres nouvelles), Barbey d’Aurevilly dans un Instant d’éternité (M. Lacaze, Le Dessert indien, nouvelles), Tolstoï dans Eclipse avec une nouvelle qu’il n’aurait jamais publiée (C. Vigourt, Pense à Tolstoï, nouvelles) et Sherlock revient de A. P. Duchâteau, pour quatre aventures. – Demain les momies, Ed.du Rocher (« O qu’elles reviennent toutes les magnifiques, les très noires et les bien sèches, qu’elles se raniment ainsi que dans les contes fantastiques, les films d’horreur,  » qu’elles viennent toutes nous tirer par la manche, les momies impassibles et grimaçantes « , notice au verso, soit 12 textes,dont 1 de G. O Châteaureynaud, H. Haddad ).

 

4. Qui sont ces nouvellistes de l’année 1996?

  • des nouvellistes par tempérament : J. P. Andrevon, B. Beck (depuis 1991, 4 recueils), F. H. Fajardie, C. Fleishman, J. P. Pellaton, A. Stil, M. Villard (voir le dossier qui lui est consacré in Polar n°17), D. Walther, D .Zimmermann
  • de nouveaux nouvellistes : D. Arsan, J. Grégor, M. Lacaze, J. Leroy, X. Orville, Raharimanana, A. A. Wab‚ri, C .Vigourt, des nouveaux qui confirment : V. Engel, J. Fulgence, V. Ravalec
  • des nouvellistes qui se mettent à réécrire : M. Achour (1983), J. Et. Bovard (1982), A. Gerber (1984)
  • des nouvellistes, la majorité, qui publient à compte d’auteur. Chez les grands éditeurs, à part Gallimard (7 titres), c’est la misère : rien chez Denoël, 1 chez Grasset, Le Seuil, Julliard (depuis la disparition de la collection « L’Atelier Juliard »…); par contre, la nouvelle est présente chez de petits éditeurs qui ont pignon sur rue (en raison de collection de nouvelles : voir ci-dessous) : Alfil (4), L. Wilquin (4), H. B. Ed. (7), Ed.du Rocher (16)

 

5. La vie de la nouvelle en 1996, c’est encore :

  • des collections : les H. B. Ed.continuent donc à réserver une large place à la nouvelle ; il en est de même avec Alfil et sa collection « Nouvelles et Contes »; naissance, à côté de la publication régulière de recueils, aux Ed.du Rocher, de la collection « Nouvelle » : 10 titres (« La forme brève, par sa fulgurance et sa rigueur nécessaires, traduit une émotion,une pensée, un univers. L’auteur qui s’y essaie offre un accès à son monde intérieur, et invite, l’espace d’un moment, à une rencontre. La densité des textes courts implique une parfaite maîtrise du verbe, de la structure, et fait la part belle à la concision. Une idée, une image, une fantaisie trouvent là un espace idéal pour naître et s’épanouir. Les nouvelles, récits, carnets, versets (!) que cette collection se propose d’accueillir ont en commun un même élan, un même souffle, et leurs inspirations particulières sont sous-tendues par une même volonté; l’invitation à la découverte littéraire » : deux offices par an, printemps, automne, avec également des textes bilingues étrangers ) – à noter chez Hachette Jeunesse, soit au départ pour les 15-16 ans, mais en fait pour tout public, la collection « Courts toujours » qui publie des recueils thématiques, avec auteurs français et étrangers, soit 22 Français sur 41 noms : 9 titres parus (C’était la guerre – Le Pied – Idées fixes) : en mai, 4, en septembre, 3, en octobre, 2, et sont annoncés 20 titres (« Courts toujours, le temps d’une nouvelle ou de davantage si l’on a envie ou le loisir, ce peut être le simple plaisir de lire une histoire. Un instant privilégié, un moment fort. Un moment que l’on peut prolonger grâce à sa propre imagination. Car le dernier mot d’une nouvelle n’est pas forcément synonyme de fin. », texte de présentation de la directrice, Evelyne Hiest Lallemand)
  • des collectifs (19) : Passions de femmes, nouvelles (Ed. Blanche, nouvelles érotiques), Au bout du quai, nouvelles, treize auteurs et un bateau (Ed. Canaille), La Série des « séries noires « de l’été 96 (Gallimard), Clin d’oeil à la nouvelle (Alfil), La Nouvelle traversée (ibid.), Contes de Noël (Ed. Mérial), Pour sol en si (Gallimard = solidarité enfants sida), Nouvelles en forme de bérêt basque (« recueil de nouvelles noires « , notice au verso), dont plusieurs nés de concours : Ciné-nouvelles (Verviers, La Dérive – Prix Richelieu de la Nouvelle Liège), Prix du Jeune Ecrivain 1996 (Le Monde Ed.), Nouvelles Prix Pégase 96 (Maison Laffitte)
  • des anthologies : Parallèles.Anthologie de la nouvelle féminine française (Québec, L’Instant Même – M. Cottenet-Hage, J. Ph. Imbert – nouvelles du XX° siècle : Ch. Baroche, S. Corinna Bille, A. Saumont, M. Yourcenar), Dix ans de nouvelles. Une Anthologie québécoise (Québec, L’Instant Même – G. Pellerin- uniquement les nouvellistes maison ), G. O. Midiohiouan Maraboutiques (Anthologie de nouvelles) (Cotonou, Ed.du Flamboyant) et Genèses (Ayerdhal) : voir ci-dessus
  • des rééditions: Y. Audouard, Les Contes de ma Provence (Le Pré aux clerc, 1986), E. D .Dongala, Jazz et vin de palme, nouvelles (Le Serpent à plumes – 1982), A. Maurois, Nouvelles extra-terrestres et imaginaires (Hermanne – 1931, 1947), Y. Thériault, L’Herbe de tendresse (Typo-R‚cits – 1983), M. Schneider, Aux couleurs de la nuit, nouvelles (1955)
  • Librio (le livre à 10 F) – et on est ravi- réédite en cette année plusieurs recueils, soit des florilèges, soit des recueils complets : A. Boudard (Une Bonne affaire et autres nouvelles, n°99),G. O. Châteaureynad (Le Jardin dans l’Ile, nouvelles, n°144 – 1984), V. Ravalec (Du Pain pour les pauvres et autres nouvelles, n°111- tir‚ des recueils de 1992, 1993, 1995), H. Troyat (La Rouquine et autres nouvelles fantastiques, n°110 – Du Philanthrope à la rouquine, 1945), V. Volkoff (Un Homme juste et autres nouvelles, n°124 – Nouvelles américaines, 1986) – La Dimension fantastique, n°150, rassemble, entre autres, 9 textes français, 8 du XIX° siècle, 1 du XXe siècle: Cl. Seignolle.
  • des revues : L’Encrier renversé (2 n°), dont les 31/32 : Erotisme fin de siècle, XYZ, La revue de la nouvelle (4 n°), Nouvelle Donne (9 n°), dont le 10 un Spécial Erotisme, le 11 Spécial Polar.10 Nouvelles policières inédites, Harfang, La revue de la nouvelle (2 n°), dont le 10 : 1986-1995 : 10 ans de nouvelles françaises et le 11 Dossier Poésie NouvelleLe HorlaNouvelles de l’imaginaire (2 n°) – voir encore le n° spécial de la Revue Libre Accèsn°13, janvier 1996 (Lieux d’écrits Voyages en ville : 6 textes, Brèves (n°49, 96, Voix du Sud)
  • 6 ouvrages critiques : La Nouvelle. stratégie de la fin (Sédès – sur Boccace, Cervantès, Marguerite de Navarre), La Nouvelle au Québec (Montréal, Fidès, 7 articles et une importante Bibliographie : chronologie de la nouvelle au Québec (1900-1995) ), La Forme brève – actes du colloque franco-polonais, Lyon 1994 (Champion, 1996 : 7 articles, sur Nerval, M. Aymé, A. Pieyre de Mandiargues…), Th Ozwald, La Nouvelle (Hachette Supérieur – ouvrage théorique au pire sens du terme), G .Pellerin, Nous aurions un petit genre – publier des nouvelles. Essai (Québec, L’Instant Même – une réflexion intelligente d’un nouvelliste-éditeur), Lectures de nouvelles québécoisesTangence(Rimouski), n°50
  • ces disparitions : A. Ayguesparse, J. F. Bastide, H. Bazin, M. Bourdouxhe, A. Masson, J. Mercanton, D. Scheinert

 

6. Coups de coeur :

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