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1. Les années 1991-1993

  • 1991 : 186 titres (dont 116 « nouvelles »)
  • 1992 : 138 titres (dont 98 « nouvelles »)
  • 1993 : 145 titres (dont 103 « nouvelles »)
  • 469 titres (dont 317 « nouvelles »), dépouillement arrêté le 5 octobre 1996

 

1. La nouvelle se présente avant tout comme un texte qui tourne autour de la dizaine de pages, ou qui ne dépassera pas la cinquantaine : la tendance actuelle (je rappellerai que cela n’a pas toujours été le cas). D’où le nombre parfois élevé de textes par recueil : 38 (Les Malassis, nouvelles de D. ZIMMERMANN, 1991, Julliard), 40 (L’Académie des chiennes, nouvelles de G. PLAZY, 1993, J. Losfeld), 69 (Histoires à mourir de vous de J. STERNBERG, 1991, Denoël), 70 (Le Chant des adolescentes, récits de R. MILLET, 1993, P. O. L.), 86 (Maîtres et valets entre deux orages, récits de A. VOISARD, 1993, B. Campiche) …avec cet exemple extrême : 95 de 2 pages (Sonates de bar de H. LE TELLIER, 1991, Seghers). Les Québécois, A. BERTHIAUME, A. BEAUNIER, Fr. BARCELO (Longues histoires courtes, 1992, Libre Expression) …, se sont faits les spécialistes d’une telle pratique avec tous les risques qu’elle comporte : la brièveté devient tellement elliptique que la nouvelle y perd en lisibilité. Le temps de la longue nouvelle, d’un P. MORAND par exemple, est révolu. Des exceptions cependant, qui ne sont jamais que des cas isolés dans un recueil : 136 p. (in L’Odeur des eucalyptus, récits de M. P. BASSOLI, 1992, L’Air du Temps), 113 p. (in Le Soliste, nouvelles de Y. MABIN-CHENNEVIERE, 1993, Ed. de La Différence)…

La nouvelle est d’abord la relation d’une histoire : « … la seule règle de la nouvelle : elle doit raconter une histoire. » (Le Prix de l’amour, nouvelles de M. DEON, 1992, Gallimard, notice au verso). La nouvelle-instant, c’est-à-dire l’approfondissement de moments forts de la vie d’un ou de plusieurs individus, n’est plus l’apanage que de certains (on peut le regretter : il s’agit, je le rappelle, d’une des grandes caractéristiques de la nouvelle du XXe siècle) : J. STEFAN (La Fête de la patronne (nouvelles ou variations III), 1991, Champ Vallon et Le Nouvelliste, nouvelles ou variations IV, 1993, id.), G. PIROUE (L’Herbe tendre, nouvelles, 1992, Julliard), A. CHEDID (A la mort, à la vie, nouvelles, 1992, Flammarion), A. SAUMONT (Les voilà, quel bonheur, nouvelles, 1993, Julliard) … Si une troisième forme, que j’ai nommée nouvelle-nouvelle, fondée sur le refus de l’histoire et de l’action, est elle en voie d’extinction (c’est tant mieux : elle a assez détourné, dans les années 70, les lecteurs du genre), par contre, une autre tendance semble se faire jour : celle qui désigne de manière plutôt abusive par « nouvelle » des textes à la limite du poème en prose, de la chronique, du récit vrai, comme chez beaucoup de Suisses, chez J. ROURE (« Tutti Frutti, nouvelles n’est pas un roman, ni un recueil de nouvelles. C’est une suite de scènes, de mots, d’anecdotes, de personnages. », 1991, Millon Carrara, notice au verso), M. GAZIER (En sortant de l’école, nouvelles, 1992, Julliard), A. DELMER (Avatars, nouvelles, 1993, Manya)…

Quelques particularités sont à signaler (où l’on verra notamment les curieux rapports que l’on forge entre « roman » et « nouvelle ») :

  • le jeu, usage habituel destiné dès le départ à frapper l’imagination, sur le terme de « nouvelle » dans les titres : Vous aurez de mes nouvelles de J. DUBOIS (1991, Laffont), L’Autre monde, etc., fausses nouvelles de A. STIL (1992, Grasset), Fausses nouvelles et histoires vraies de G. ZWANG (1993, Ed. du Panthéon), Des Nouvelles des Vosges(1991), Des Nouvelles de chez nous (1991, La Voix du Nord), Des Nouvelles de vous (1992, 1993, Le Cherche-Midi)
  • le fait de prendre, usage réservé à la nouvelle policière, un même protagoniste pour toutes les nouvelles d’un recueil : Jérôme hors jeu, nouvelles de S. GAUBERT (1991, Amiot-Lenganay)
  • l’étiquette de « roman », autre usage, malheureusement, habituel, désigne un recueil de nouvelles : A l’amour comme à la guerre, roman de D. JAMET (1991, Flammarion, 30 textes), Le Berkeley à cinq heures, roman de V. VOLKOFF (1993, L’Age d’Homme, 4)
  • l’étiquette de « roman par nouvelles », un usage que semble vouloir consacrer J. N. BLANC (Esperluette et Compagnie, roman par nouvelles, 1991, Seghers : « Ces 23 nouvelles composent le roman des saisons de ce grand-père et de son petit-fils. », notice au verso). Étiquette étonnante, qui bouscule toute tradition et qui ne contribuera pas à clarifier les choses, même si cela participe d’une intention de conférer au recueil une plus grande unité.
  • la nouvelle, ce qu’ont toujours contesté les authentiques nouvellistes, est donnée comme un « morceau de roman » : « Cette nouvelle, écrite en 76, est la version préliminaire du roman Coquillage. » (Le Piège à souvenirs, nouvelles de E. ROCHON, 1991, La Pleine Lune, p.89)
  • la réédition de deux titres de la défunte collection de nouvelles, L’Instant Même (Balland, 1978-1984), sous l’étiquette de « roman », nième preuve du peu de crédit commercial accordé au terme de « nouvelle » : La Dernière nuit, roman de D. DECOIN (1978, 1991, Balland), Un Cabinet d’amateur, roman de G. PEREC (1979, 1991, id.)

 

2. Tonalité grave, cadre réel : telles sont les deux caractéristiques essentielles des nouvelles qui prennent pour sujet :

  • un quotidien ordinaire, ou comment restituer les mille et un faits de la vie de tous les jours (Rendez-vous au métro Saint-Paul de C. FLEISHMAN, 1992, Le Dilettante, Cité Roosevelt de R. LACOCHE, 1993, id.) … – avec un genre qui recueille de plus en plus les faveurs : la nouvelle « provinciale » (Nouvelles charentaises, 1992, Centre d’animation de Cognac, Sous l’auvent, contes et nouvelles de l’Ardenne liégeoise de N. KRISTINK, 1992, La Dérive, Ma Provence, romans et contes de Y. AUDOUARD, 1993, Omnibus …)
  • un quotidien particulier, ou comment saisir le côté inhabituel, étrange, voire bizarre de cette vie de tous les jours, celle des années 90 surtout : Les Tyrans de A. ABSIRE (1991, Les Presses de la Renaissance), Le séjour à Hollywood de Fr. de MAULDE (1992, Gallimard – avec cette histoire d’un plombier qui s’appelle Marcel Proust !), Courage, chacun de J. VAUTRIN (1992, Julliard), Brutales, nouvelles de Ph. COUSIN (1993, id.) … C’est la tendance dominante. La pratiquent encore les auteurs publiés aux Ed. Clô, de l’Incertain, les Québécois, qui n’hésitent pas à mettre à nu une réalité dans ce qu’elle a de plus morbide, à placer tout sous le signe du sexe. Guère réjouissants ces univers ! D’aucuns, plus sages, se tournent vers l’exotisme : Affaires indigènes de J. L. COATALEM (1991, Flammarion – « Que lisez-vous de licencieux ? … un roman de Somerset Maugham. », p.30), On dit que les gens sont tristes, nouvelles de Cl. M. CLUNY (1992, Gallimard), Nouvelles eurasiennes de C. M. Kammerer (1993, Académie Européenne du Livre)…
  • un quotidien social, ou comment porter témoignage sur les classes défavorisées (ce n’est le lot que de quelques-uns) : Les Malassis, nouvelles de D. ZIMMERMANN (1991, Julliard), Contes de l’évasion ordinaire de R. MARTIN(1992, Ed. La Brèche)…
  • un quotidien actualisé, ou comment inscrire le sujet dans le contexte « politique » des années 90 – c’est une tendance qui devient majeure : la guerre (Tu hurlais encore, nouvelles de M. PINERO, 1991, Julliard), Trois histoires de guerrede J. VUILLEMIN, 1991, Ed. Cêtu), la société contemporaine (L’Ange aveugle, nouvelles de T. BEN JELLOUN, 1992 : « … quatorze chapitres d’un roman dont le personnage principal serait la mafia. », p.10), Zapping, nouvelles (1992, Denoël) et Hors limites, nouvelles (1992, Julliard : « Je me fis la réflexion qu’elle portait les mêmes initiales que Saddam Hussein. », p.81) de D. DAENINCKX, Un Pur moment de Rock’n Roll (1992, Le Dilettante : « … j’ai pas envie d’attraper le sida. », p.105) et Les Clefs du bonheur (1993, id.) de V. RAVALEC … Mais qui a dit que la nouvelle ne peut être une oeuvre sérieuse, porteuse de réflexions ? (Avec cette réserve de voir ce type de texte daté se démoder). Ce sont encore les Maghrébins, les Antillais … (pas moins d’une vingtaine de noms, qui ont pris le relais, par rapport aux années 70, de ceux d’Afrique Centrale) : l’Algérien M. MAMMERI (Escales, nouvelles, 1991, La Découverte : « Tu es algérien, mais tu es vivant – et c’est l’essentiel. », p.164), le Libanais S. NASSIB (L’Homme assis, contes, 1991, Balland), le Martiniquais V. PLACOLY (Une Journée torride. Essais, nouvelles, 1991, Ed. La Brêche), le Tunisien A. NAHRUM (Le Roi des bricks, nouvelles, 1992, L’Harmattan), le Haïtien L. Ph. DALEMBERT (Le Songe d’une photo d’enfance, nouvelles, 1993, Le Serpent à plumes), le Mossi S. TRAORE (Burkinabé, humeurs et rumeurs, recueil de nouvelles, 1993, Ed. Corps Puce)…
  • le singulier, ou comment, en dehors d’un contexte précis, élire un sujet hors du commun, s’attarder à un personnage extravagant : L’Encombré, quatre nouvelles de J. M. AUBERT (1991, Presses de la Renaissance), La Cité, récits de Cl. DARBELLAY (1991, Ed. Zoé : « Nous vivions heureux jusqu’au moment où je perdis notre brosse à dents. », p.51), Contes fiévreux du soir et de la pluie de E. ECHENIQUE (1991, Ed. de La Différence, avec ces sous-titres : « conte sub-naturel », « conte cruel », « conte inexorable », « conte matriciel » …), La Table de famille, nouvelles de G. PRASSINOS (1993, Flammarion : « … il relisait pour la sixième fois peut-être une histoire dont le titre était La Métamorphose. », p.106), Le Kiosque et le tilleul, nouvelles de G. CHATEAUREYNAUD (1993, Julliard – avec cette Vie en papier : de 1939 à 1960, un homme photographie 93284 fois sa fille : « … la vie d’une femme, saisie et fixée heure par heure, de sa naissance à sa mort. », p.30)…
  • à l’opposé, dans un tout autre registre, un quotidien sentimental, ou comment s’arrêter à l’analyse des sentiments, aux états d’âme : La Lucarne, nouvelles de J. HARPMAN (1992, Stock), L’Herbe tendre, nouvelles de G. PIROUE, Bonjour, gens heureux …, nouvelles de Ch. BAROCHE (1993, Julliard), Le Chant des adolescentes, récits de R. MILLET (1993) … Autre tendance dominante, qui a produit malheureusement (même si l’éditeur de beaucoup est Gallimard) trop de textes insipides ou trop peu de textes intéressants.

D’autres tendances sont à la traîne :

  • le fantastique : seuls se détachent les noms de H. HADDAD (Le Secret de l’immortalité, nouvelles, 1991, Critérion : « La tonalité de ma vie m’était tout à coup révélée : essentiellement l’appréhension d’un terrible drame qui avait déjà eu lieu. », p.166), M. BEALU (dont ce fut le dernier recueil : L’Amateur de devinettes, contes, 1991, Ed. de La Différence : « Le père Adrien, un matin de printemps, alors qu’il marchait dans un sentier bordé de haies basses où commençaient à fleurir les aubépines, vit venir devant lui sa mère, morte trente-cinq ans plus tôt. », p.81), G. O. CHATEAUREYNAUD (Le Kiosque et le tilleul, nouvelles : « … douze jours après sa décapitation, Languille clignait encore des yeux. », p.146), D. WALTHER (L’Iris de Perse, nouvelles, 1993, L’Ancrier Ed.)
  • la science-fiction : le domaine le plus déserté (même par les Québécois qui avaient repris le flambeau après la disparition du genre en France). Les Ed. Car rien n’a d’importance ont lancé un type de science-fiction fondée sur le farfelu (on aime ou on n’aime pas) : La Nuit, tous les Martiens sont gris, nouvelles de K. L. RAMSEY (1991)…
  • le rire : une denrée rare ! Des nouvelles amusantes se lisent à l’occasion chez D. JAMET (A l’amour comme à la mort, roman), R. JEAN (Les Perplexités du juge Douglas et autres nouvelles, 1991, Actes-Sud), A. BROCHU (L’Esprit ailleurs, 1992, XYZ), Cl. SPAAK (Les Mains de la mélancolie, contes et nouvelles, 1992, Galilée), A. MAKEY (Francofole, nouvelles, 1993, L’Harmattan) … L’on savourera l’humour noir des plus réjouissants de G. KOBELKA (Dépression sur une partie de la France, 1991, Seghers, Grand Prix de l’humour noir 1992 : « A cet instant les deux petites s’étaient collées contre leur mère, et, piochant dans la boîte, engloutissaient avec une belle régularité. Le père intervint : « Allez, mouches à merde, dégagez! », p.145), de P. SINIAC (Les Ames sensibles, 1991, Denoël : « Vraiment une nuit à ne pas mettre un évadé dehors. », p.23)

Polar et érotisme, étant à la mode depuis les années 90, se portent par contre assez bien :

  • la nouvelle policière : ou de facture traditionnelle dans la lignée de Boileau- Narcejac (Scoop. Les Enquêtes du commissaire Joubert de J. Ch. ASCHERO, 1991, Buchet-Chastel, Les Secrets de Laviolette, histoires de P. MAGNAN, 1992, Denoël, Crimes avec préméditation de L. C. Thomas, 1993, Le Masque 2114) ou de facture « noire » dans la lignée d’un F. H. FAJARDIE, l’humour en plus, heureusement, pour les deux derniers (Démons ordinaires de M. VILLARD, 1992, Rivages Noirs, La Machine à broyer les petites filles, nouvelles de T. BENACQUISTA, 1993, id. et L’Instant Même), La Chasse au tatou dans la pampa argentine, nouvelles de J. B. POUY (1993, Ed. Canaille)…
  • la nouvelle érotique, souvent assez subversive, qui relègue aux oubliettes les textes plats d’une R. DEFORGES et de L’Été érotique, six nouvelles de femmes- écrivains (Marie-Claire, été 1992) : A. DANDURAND (Petites âmes sans ultimatum, 1991, XYZ), Cl. DE (Chiens divers (et autres faits écrasés), 1991, ibid.), H. MARSAN (Monsieur désire, 1992, Zulma), Cl. LOUIS-COMBET (Augias et autres infamies, 1993, Corti), A. THIRION (Oedipe au bordel, suivi d’autres contes inconvenants et fantastiques, 1993, Fixot).

 

3. Qui sont ces nouvellistes qui ont écrit pendant trois ans ?

  • des nouvellistes par tempérament, ceux qui ont toujours privilégié la nouvelle, des nouvellistes confirmés depuis un certain temps, et qui confirment : M. BEALU, G. O. CHATEAUREYNAUD, R. GRENIER (La Marche turque, nouvelles, 1993, Gallimard), G. KOLEBKA, P. SINIAC, J. STEFAN, J. STERNBERG, M. VILLARD, voire Cl. PUJADE-RENAUD (Vous êtes toute seule ?, nouvelles, 1991, Actes-Sud) et A. SAUMONT, deux auteurs dont je n’ai jamais compris l’engouement que lui porte la critique; ceux hélas ! qui ne confirment pas : Ch. BAROCHE, P. FLEUTIAUX (Sauvée ! nouvelles, 1993, Gallimard), A. STIL, D. WALTHER; ceux qui ne parviennent pas à sortir de l’anonymat : M. BEST (Orphéa, nouvelles, 1991, Gallimard), H. HADDAD.
  • des nouvellistes occasionnels : R. JEAN, G. PRASSINOS, P. MERTENS (Les Phoques de San Francisco, nouvelles, 1991, Seuil), les Maghrébins, les Antillais; ceux qui viennent à la nouvelle sur le tard (et à mon sens sans trop de bonheur) : B. BECK (Recensement, nouvelles, 1993, Grasset), J. de BOURBON-BUSSET (L’Instant perpétuel, récits pour Laurence, 1991, Gallimard); ceux qui reviennent à la nouvelle : H. BAZIN (Le Grand méchant doux, nouvelles, 1992, Grasset), M. DEON, F. MARCEAU (Les Ingénus, nouvelles, 1992, Gallimard), J. ROUSSELOT (Désespérantes Hespérides, nouvelles, 1993, Amiot-Lenganey : « A 35 ans, Durand se mit à grandir; cela se fit imperceptiblement pour commencer : un centimètre et puis un autre … », p.113)
  • ceux qui se lancent, avec bonheur, dans la nouvelle : T. BEN JELLOUN, J. FULGENCE (La Liqueur d’avocelle, nouvelles, 1991, Seghers), R. MILLET, D. DAENINCKX, V. RAVALEC, pour les deux derniers, il faut bien dire que leur succès est avant tout un phénomène de mode.
  • ceux qui ont écrit un premier recueil prometteur (mais les promesses seront- elles tenues ?) : J. DUCHON-DORIS (Les Ours polaires, 1991, Seghers : « C’était au temps où des troupeaux d’ours polaires traversaient les villages de France … »), M. FIEVET (La Symphonie des adieux, nouvelles, 1991, Arcantère), J. PHYTILIS (Les Déchirures de la vie, 1991, Amiot-Lenganey : « Ayant beaucoup fréquenté Stendhal … », p.54), L. GAUVIN (Fugitives, nouvelles, 1991, Boréal), A. LERCHER (Le Dos, 1992, Verdier), V. ENGEL (Légendes en attente, nouvelles, 1993, L’Instant Même)
  • et tous ceux, ils sont de plus en plus nombreux, qui doivent se contenter du ghetto de La Pensée Universelle, de l’Académie Européenne du Livre, etc, de l’auto- édition, tous noms sur lesquels il est si difficile d’attirer l’attention puisqu’on ne les trouve nulle part ailleurs que dans les pages de la Bibliographie de la France (D. F. AUSSET-SAINT-EUDES, J. BONNET, P. DORIGUZZI, Les Pensées sous-marines, nouvelles « tiré par le Comte d’Hauteur » (!), V. VILLEDIEU, Cl. VINCENT…)

 

4. La nouvelle au XXe siècle depuis longtemps, c’est encore toute une série de manifestations :

  • des collectifs (25 en 1991, 16 en 1992, 13 en 1993), soit des ensembles de textes d’auteurs connus ou non autour d’un thème, soit les publications des lauréats de concours de nouvelles (le Prix du Jeune Écrivain, Le Monde Ed., le Concours de la Meilleure Nouvelle de Langue Française, Seghers, Hatier, Sépia …). La nouvelle policière ici se voit privilégiée : Une Saison d’Enfer, 13 nouvelles noires (1991, Messidor), Place d’Italie (1991, Presses Pocket 3234), Saignant ou Beurre Noir ? 13 nouvelles policières (1992, L’Instant Même), Salon du Livre (1993, Presses Pocket 4672). Ce sont dans d’autres domaines : L’Atelier imaginaire, nouvelles (1991, L’Age d’Homme), Enfer et damnations (1991, Avatar), Nouvelles du temps et de l’immortalité (1992, Manya), Kilomètre 30. Afrique : 30 ans d’indépendance(1992, Sépia), L’Année Nouvelle. Le Recueil : soixante et onze nouvelles (1993, L’Instant Même, Les Eperonniers, Canevas Editeur)…
  • des anthologies : Les Meilleures nouvelles de l’année 90-91 (1991, Syros), Un Siècle de nouvelles franco-maghrébines (1992, Minerve), Anthologie de la nouvelle au Québec (1936-1984) de Fr. GALLAYS (1993, Fidès)
  • des florilèges d’auteurs : Nouvelles londoniennes de L. HEMON (1991, Le Castor Astral), Mémoires d’un commissaire du peuple, contes et nouvelles de J. KESSEL (1992, Gallimard), Le Rond des sorciers de Cl. SEIGNOLLE (1993, Phébus), Je suis un rêve et autres contes exemplaires de P. GRIPARI (1993, L’Age d’Homme)
  • des rééditions d’oeuvres complètes : Dialogue d’ombres, nouvelles, premiers écrits de G. BERNANOS (1991, Seuil), Nouvelles noires 1 de Fr. H. FAJARDIE (1991, Messidor), E=mc2. Histoires charitables. Contes de l’absurde. Quia absurdium de P. BOULLE (1992, Julliard), En voilà des histoires. La Mort des autres. La Police est prévenue. Histoires déconcertantes. Nouvelles et contes divers de Fr. DARD (1992, Fleuve Noir), Nouvelles complètes tI. tII de P. MORAND (1992, 1993, La Pléiade : indispensable !), Amor, récits de A. BAY (1992, A. Michel), Nouvelles 1973-1988 de G. O. CHAUTEAUREYNAUD (1993, Julliard), Le Géranium, nouvelles de jeunesse et quelques autres de D. ROLIN (1993, Ed. de La Différence)
  • des rééditions de recueils : Le Mécanicien et autres contes de J. FERRY (1953, 1992, Marien Sell), Contes à pic de SAMIVEL (1951, 1993, Arthaud)
  • des revues qui poursuivent leur chemin : Nouvelles nuits, la revue de la nouvelle policière (6 n°en 1993), L’Encrier Renversé (23), Brèves. Actualité de la nouvelle (43), XYZ, la revue de la nouvelle (36, avec un Spécial Belgique en 1993), des revues qui s’arrêtent : Nouvelles Nouvelles (dont un n°Polars et Nouvelles de la guerre d’Algérie en 1992), des revues qui naissent : Les Feuillets roses en 1991 (10 = la nouvelle érotique), Harfang, la revue de la nouvelle en 1991 (6), Le Magazine de la nouvelle en 1992 (2)
  • des ouvrages critiques :
    • en 1992 : La Nouvelle. Afrique Noire, Maghreb, Caraïbes, Océan Indien (Notre Librairie, octobre-décembre 1992, n°111); Cahiers Simenon n°6 : Le Nouvelliste et le conteur (1992); La NouvelleNouvelles et nouvellistes au XXe siècle (1992, B. ALLUIN et Y. BAUDELLE, Presses Universitaires de Lille); J. P. BOUCHER, Le Recueil de nouvelles, études sur un genre dit mineur (1992, Fidès)
    • en 1993 : 131 nouvellistes contemporains par eux-mêmes (1993, Manya); D. GROJNOWSKI, Lire la nouvelle (1993, Dunod)
  • ces disparitions :
    • en 1992 : G. des CARS, J. PERRET, H. QUEFFELEC, VERCORS, A. DASNOY, R. LEMELIN, R. DORSINVILLE, V. PLACOLY
    • en 1993 : J. CAU, A. DHOTEL, A. FRAIGNAUD, G. LAMBRICHS, M. MARIËN, T. DJAOUT, L. FLICI

 

5. Coups de coeur :

  • M. ALHAU, La Ville en crue, nouvelles, Paris, Amiot- Lenganey, 1991 (10 textes – Grand Prix de la Nouvelle de la Société des Gens de Lettres)
  • T. BEN JELLOUN, L’Ange aveugle, nouvelles, Paris, Seuil, 1992 (21) – Points Roman 643
  • G. O. CHATEAUREYNAUD, Le Kiosque et le tilleul, nouvelles, Paris, Julliard, 1993 (13)
  • J. Ch. DUCHON-DORIS, Les Ours polaires, Paris, Seghers, 1991 (21)
  • A. LERCHER, Le Dos, Paris, Verdier, 1992 (10)
  • J. PHYTILIS, Les Déchirures de la vie, Paris, Amiot-Lenganey, 1991 (15)
  • J. ROUSSELOT, Désespérantes Hespérides, nouvellesibid., 1993 (10)
  • P. SINIAC, Les Ames sensibles, Paris, Denoël, 1991 (5)
  • J. STERNBERG, Histoires à mourir de vous, Paris, Denoël, 1991 (69) – Folio 2699
Publié dansLe liseur de nouvelles