79. Raymond Jean, La Romancière
(La Leçon d’écriture, nouvelles, Ed. de l’Aube, 1999)
« Catherine Glory n’avait jamais écrit ni publié une ligne. Cela ne devait pas l’empêcher de devenir une romancière célèbre. Voici comment les choses se sont passées. » (p.7) : venue par hasard à un salon du livre, elle est prise pour un écrivain ; elle devient, par un enchaînement incongru des circonstances la romancière qui ne veut pas montrer ses œuvres (et pour cause puisqu’elle n’a rien écrit) ; elle signera un contrat chez un grand éditeur pour un livre blanc de 300 pages qui s’intitule Neige et qui sera un succès de librairie (30 mille exemplaires vendus).
Le rire – 21 pages – **
Caricature – à peine chargée ? – des mœurs littéraires
« Dès lors, les choses évoluèrent à un rythme démentiel. A une autre fête, dans le moyen Lubéron cette fois, Catherine, délibérément présente fut très entourée. Beaucoup pensaient que l’absence d’oeuvres à son stand était une forme de protestation contre les routines. On l’en félicitait et elle restait imperturbable.[…] Comme si une rumeur se diffusait autour d’elle, des invitations et des sollicitations lui arrivèrent de différents côtés, et notamment de communes et de villes qui organisaient autour du livre des rencontres à un échelon national. C’est ainsi qu’elle fut invitée en Normandie, en Corrèze et même en Suisse, à Genève. » (p.18-19)